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Joséphine Baker, de meneuse de revue au temple des grands Hommes.

Par GERALDINE MARCHAIS, publié le dimanche 28 novembre 2021 16:46 - Mis à jour le mardi 30 novembre 2021 10:39
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Le 30 novembre, un cénotaphe rendant hommage à Joséphine Baker est installé au Panthéon à Paris. C'est la 5ème femme qui y est honorée après Marie Curie, Germaine Tillon, Geneviève Anthonioz De Gaulle et Simone Veil.

l’artiste franco-américaine Joséphine Baker, figure de la Résistance et de la lutte antiraciste, est la première femme noire, à reposer dans ce monument parisien.

 

Une noire : Elle est la fille d'une famille afro-américaine née à Saint Louis dans le Missouri aux Etats-Unis. Sa mère est une métis indienne et noire et son père est d'origine espagnole. Elle vit misérablement et subit les attaques du Ku Klux Klan pendant cette période appelée Ségrégation et en est marquée. Cela la pousse à partir.

Une immigrée : Joséphine Baker arrive en France en 1925, à à peine 20 ans, avec une troupe "nègre", dans l'espoir d'y faire une carrière dans le music-hall. Elle devient française en 1937 par son mariage avec un Français.

Une artiste du music hall : elle se produit alors dans les cabarets en dansant, mimant, faisant du théâtre et conquiert le coeur des spectateurs progressivement par la qualité de sa danse, libre, proche de la nature humaine, par son énergie, sa sensualité. Cet art primitif fait son succès avec l'art nègre à la mode à l'époque.

Une résistante : "La France a fait de moi ce que je suis, je lui dois une reconnaissance éternelle". Au moment de la débâcle en 1940, Elle fait le choix de s'engager dans la résistance avec le contre espionnage. Elle cache alors des armes, des gens poursuivis comme les juifs, cache des messages codés, des papiers parmi ses partitions au gré de ses déplacements professionnels. Quand elle est au Maroc, son "bureau" est le lieu d'échange entre les Anglais et les Français. Elle devient sous-lieutenant des forces féminines en 1944 et se voit décorée de la légion d'honneur, de la croix de guerre, de la médaille de la France Libre. 

Une militante : Ayant vécu les discriminations liées à la ségrégation pendant son enfance aux Etats-Unis, elle choisit de militer pour l'égalité des droits  comme Martin Luther King en 1963 lors de la Marche sur Washington. Vêtue de son uniforme de la Résistance française, elle et Daisy Bates sont les seules femmes à s'adresser au public. Elle s'exprime juste avant que Martin Luther King ne prononce son discours « I Have a Dream ».

En France,  elle s'engage aux côtés de la Lira _Ligue internationale contre le racisme_.

Une défenseuse de la race humaine : sa tribu arc-en-ciel.  N'ayant pas pu avoir d'enfant, Joséphine Baker  adopte 12 enfants d’origine et culture différentes, venus du monde entier dans un idéal de fraternité universel.

Par ce qu'elle était et ce qu'elle a fait, peut-on dire qu'elle symbolise le vivre ensemble ?